Pourquoi une prothèse totale de hanche ?
1. L’arthrose
L’arthrose de la hanche (ou coxarthrose) correspond à l’usure du cartilage. L’épaisseur des surfaces cartilagineuses diminue et expose l’os sous-jacent. Cette déformation progressive entraîne une limitation de la mobilité, des douleurs musculaires, des gonflements et des douleurs.
Cette maladie articulaire est légèrement plus fréquente chez les hommes et apparaît généralement vers l’âge de 60 ans.
2. Fracture du col du fémur
Une mauvaise chute ou un autre traumatisme peut provoquer une fracture du fémur, le plus souvent au niveau du col du fémur. Le risque augmente fortement avec l’âge et la diminution de la masse osseuse.
3. Ostéonécrose aseptique
Elle peut être définie comme la mort des cellules osseuses et de la moelle osseuse de la tête fémorale. La nécrose est la conséquence d’une altération de l’irrigation sanguine de la tête fémorale, dont les causes sont multiples (maladies du sang, drogues, alcool, médicaments, etc.)
Elle touche souvent un adulte jeune et actif.
4. Hanche dysplasique
Les dysplasies sont des malformations du bassin et/ou du fémur. Ces malformations sont présentes dès la naissance. Non reconnues et non traitées, elles conduisent souvent à une arthrose précoce vers la quarantaine ou la cinquantaine.
Description de la prothèse
Lorsque la capacité de marcher est considérablement diminuée ou que le traitement médical ne peut plus contrôler la douleur, votre chirurgien vous proposera une prothèse totale de la hanche.
La prothèse totale de hanche est composée d’une tige fémorale, d’une tête sphérique et d’un acétabulum composé d’une cupule et d’un insert.
La tige fémorale est généralement en métal, plus précisément en alliage biocompatible de titane pour les tiges non cimentées ou de chrome-cobalt pour les tiges cimentées. La tête est en céramique ou en métal.
Le cotyle est composé de deux parties, généralement une cupule en titane (si elle n’est pas cimentée) et un insert, soit en céramique (avec une tête en céramique), soit en polyéthylène. Une cupule en polyéthylène peut également être cimentée, parfois avec un anneau de renforcement vissé.
Description de la procédure chirurgicale
L’intervention chirurgicale proposée sera réalisée sous anesthésie générale ou locale, en accord avec votre anesthésiste.
Vous serez installé sur la table d’opération, soit sur le dos, soit sur le côté, en fonction de l’approche chirurgicale (antérieure ou postérieure) utilisée par votre chirurgien.
Après avoir exposé l’articulation, la tête fémorale est réséquée et l’acétabulum préparé pour recevoir le cotyle puis la tige fémorale.
Ces derniers composants seront implantés, avec ou sans ciment, en fonction de la qualité de l’os et des pratiques de l’opérateur.
L’opération dure généralement entre 1,5 et 2 heures, après quoi vous serez conduit dans une unité d’observation jusqu’à ce que vous vous remettiez de l’anesthésie et que vos paramètres vitaux soient stables (en général, 24 heures d’observation sont nécessaires pour votre sécurité).
Risques et complications
Par principe, toute opération comporte des risques généraux et spécifiques. L’équipe chirurgicale s’efforce de vous fournir les meilleurs soins possibles afin d’éviter toute complication.
Les risques généraux sont les suivants :
- Thrombo-phlébite
- Embolie pulmonaire
- Infections
- Dans de rares cas : lésions des vaisseaux sanguins ou des nerfs.
La prescription de médicaments anticoagulants réduit considérablement le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.
Des antibiotiques seront également administrés à titre préventif pour réduire le risque d’infection. Toutefois, après votre sortie de la clinique, l’apparition de nouvelles douleurs, de gonflements et de rougeurs dans la zone opérée, d’écoulements au niveau de la cicatrice ou d’une fièvre inexplicable doit être signalée à votre chirurgien dès que possible.
Séances de physiothérapie préopératoire
Certains chirurgiens vous prescriront quelques séances de kinésithérapie avant l’opération pour anticiper vos appréhensions, vous préparer à l’utilisation des cannes et vous apprendre certains exercices.
Toutefois, si ces séances n’ont pas lieu, ne vous inquiétez pas, votre kinésithérapeute prendra le temps de vous apprendre les bons mouvements après l’opération. Certaines aides techniques peuvent être utiles.
Anticipez et familiarisez-vous avec ce nouvel équipement :
- Les cannes : ce sont les aides indispensables au début de votre convalescence. Il existe des mousses à placer sur les poignées pour adoucir le support.
- Les sièges de toilette peuvent être utiles si vos toilettes sont trop basses (ou si vous êtes grand) et que vous avez du mal à vous lever. Ils sont disponibles avec des poignées.
- La poignée murale pour se lever des toilettes.
- La planche de bain : si vous n’avez qu’une baignoire, elle peut faciliter l’accès. Il suffit de s’asseoir dessus et de pivoter.
- Pince longue : peut vous aider à vous habiller, à ramasser un objet sur le sol, etc.
- Le chausse-pied à long manche.
- Enfile-bas : si vous avez du mal à atteindre vos pieds, il facilite l’enfilage des chaussettes.
Questions fréquentes
Combien de temps vais-je conserver mes deux cannes ?
La durée d’utilisation des cannes est généralement de quatre à six semaines en fonction de l’approche chirurgicale, mais vous devez demander à votre chirurgien combien de temps vous pouvez utiliser les cannes.
Quand puis-je conduire ma voiture ?
En général, vous pouvez conduire votre voiture dès que vous avez cessé d’utiliser les cannes, c’est-à-dire 6 semaines après l’opération. Toutefois, si vous utilisez une voiture automatique et que vous subissez une opération de la hanche gauche, votre médecin peut vous autoriser à conduire plus tôt ou, selon le type d’opération (approche antérieure), cette période peut également être raccourcie.
Quand puis-je recommencer à travailler ? Cela dépendra principalement de votre type d’activité. Dans le cas d’un travail nécessitant une activité physique, la période d’absence du travail sera d’au moins 2 mois. Dans le cas d’un travail sédentaire, cette période peut être réduite à un mois et cela dépend également de l’approche chirurgicale.
Qu’en est-il des relations sexuelles ?
Cela n’est pas contre-indiqué. Il convient toutefois d’être prudent avec les mouvements extrêmes. Il est donc recommandé de rester plutôt passif pendant les 6 premières semaines.
Quand puis-je prendre un bain ?
Au début, il est conseillé de prendre des douches debout ou assis en utilisant une planche de bain sur la baignoire. En général, à 6 semaines, les mouvements sont libres et le bain traditionnel est autorisé.
Pourquoi mon pied et ma hanche ont-ils commencé à gonfler dès que j’ai quitté la clinique ?
À la clinique, votre activité de marche était souvent entrecoupée d’un repos au lit avec les jambes surélevées. Dès votre retour à la maison, vous reprenez vos habitudes et êtes souvent debout ou assis, ce qui favorise la migration de l’hématome provoqué par l’opération. N’oubliez pas de surélever vos jambes par intermittence.